Sigoriv, une histoire à explorer

Une matinée d’Aperirel 615, une douce brise se faisait sentir. La rosée gouttait doucement des feuilles des buissons du village d’Amakna. C’est à l’aube que l’air est le plus doux, mais aussi que les pensées sont encore trouble.


Deux silhouettes se distinguaient dans la brume ambiante. Une brume légère mais suffisamment épaisse pour n’apercevoir que les contours de ces personnes, visiblement bien occupées. Une femme, aux cheveux long et d’une noirceur profonde, portant des habits typique de son culte : jupe bleue foncée rappelant la beauté de la nuit, ceinture noire et tombante sur le cotés gauche, un haut tout aussi bleue que le bas, une longue cape trainant par terre mais flottant à chaque coup de vent… bref, une adoratrice de la déesse Féca.


Dans ces yeux d’un brun envoutant, on pouvait lire la détermination et le désir de protection caractéristique de ces semblables. Elle tenait un objet indescriptible dans ces mains. Un objet enveloppé dans une serviette à priori prise à la va vite, au vu de la manière archaïque dont elle était apposée sur son contenu.


La deuxième personne, un homme, était plus simplement vêtue, que cela soit ces habits dépareillés ou son visage mal réveillé, mais il attendait quelque chose. Cela se sentait dans son attitude, désinvolte mais quelque peu tendu au fond de lui-même.
La femme tendit l’objet en direction de l’homme qui tendit les mains à son tour. La chose changea de main, et donc de propriétaire. La précédente détentrice de l’objet avait le regard remplie d’amertume mais semblait prête à continuer.


L’homme se tenait droit, avec le cadeau récemment obtenu, et était aussi déstabilisé que la jeune féca lui faisant face. Il leva une main et écarta des bouts de serviette d’une manière étonnamment douce. Une vision de l’objet en question était enfin possible, et cet objet était vivant.

« Comment dois-je l’appeler ? demanda soudainement l’homme.
-Appelez le Sigoriv… le jour venu, faites comme il est convenu. Répondu sèchement la jeune femme, des sanglots perceptible dans la voix. Mais jusque là, qu’il ne soit au courant de rien. »

Un nourrisson endormis et au souffle régulier se tenez entre les mains de cet homme, visiblement pas très à l’aise. Des cheveux du même acabit que ceux de la mystérieuse femme suffisait à en déduire qu’il s’agissait de sa mère.
Elle se retourna, puis s’éloigna dans la brume qui se levait paisiblement. Une silhouette fine et gracieuse qui rappelait les plus belles créatures sur le Monde des Douzes. Un regard sur le bébé, puis sur la mère, et enfin sur son avenir. Une mère qui voyageait et attendait quelque chose de l’homme qui, dorénavant, avait la garde de l’enfant. Aurait-t-il le même avenir que sa mère, exploratrice indépendante et voyageuse sans attache ? L’homme le tenant dans ces bras est maintenant le seul à connaître la réponse.

Aperirel 631, un bruit s’élève du milieu de la forêt. Un bruit de course. Un bruit de …

« Muloooouuuu !!!! Hurla un jeune homme en pleine course visiblement bien pressé de sortir. »

Une course poursuite improbable entre un jeune garçon et une bonne dizaine de mulous, pour qui planter leurs dents dans une partie charnue de l’anatomie de cet individu ferait sûrement plaisir. Que cela soit à travers les feuillages de cette forêt qui semblait interminable, ou en rampant sous les rochers pour tenter de se dissimuler, le garçon qui tenait à sa vie faisait tout son possible.
Ce garçon, dont le culte à Osamodas pouvait être deviné par un cra aveugle, avait la peur gravée sur la figure. Ces cheveux à la noirceur absorbante volait aux au rythme de la course et ces yeux brun aux reflets boisés observait le moindre mouvement qui pourrait rappeler à ce garçon qu’on lui voulait du mal.

« Tu n’aurais pas tenté d’approcher ce bébé mulou, on serait parti peinard… rétorqua un anneau bien bavard.
-Il était blessé !! Et si mignon… Se défendit le jeune garçon tout en évitant une branche.
-Un mulou, même bébé, reste un carnivore !! Tu croyais quoi ? Qu’il allait te léchouiller le visage ?
-Tais-toi !! On a plus important là !! »

Et effectivement, les ennuis les guettaient. Encerclé, il n’avait aucun échappatoire.

« Peut-être qu’ils veulent juste ta brioche d’Amakna dans ta sacoche ? Essaye de leurs lancer … Tenta l’anneau, recouvert d’un obvijevant.
-Tu… tu crois ? Répondis son possesseur, loin d’être à l’aise. »

Tremblant, il sorti de son sac du pain à moitié entamé, mais visiblement bien appétissant. Il le lança, juste en face d’un des mulous. Ce dernier s’avança lentement, renifla le pain entamé, puis le repoussa de la patte, grognant de manière inquiétante.

« Et bien… t’avais raison, ils veulent te bouffer… constata l’anneau toujours aussi bavard. Mais si tu n’avais pas commencé à le manger aussi …
-Mais vas-tu te taire ?! Cria le jeune garçon, perdant son sang-froid. »

Soudain, un hurlement assourdissant accompagné de flash peut commun surgir de toute part. Une tempête de couleurs aussi agressives qu’apaisantes, mais pas pour la meute qui entourait nos héros. Couinant plus que grognant, ils s’enfuirent vers la forêt, à l’opposé des fées d’artifice lancées par une aide aussi bienvenue qu’inconnue. Les explosions de couleurs cessèrent puis une silhouette se dessina dans la poussière tombante.

« … Tsss. Toujours à en faire trop lui, lâcha l’anneau un tantinet vexé.
-Père ? Comment nous avez-vous retrouvé ? Demande le garçon.
-Sigoriv, dans la mesure où tu t’acharneras à vouloir manger tes pains en marchant, j’arriverais toujours à te suivre à la miette ! Ahhahaha !! S’esclaffa le vieille homme.
-J’en suis sûr, il y a quelque chose de suspect dans la forêt. Les créatures sont bien trop agressives.
-Tant que tu continueras à faire des erreurs comme ça, il est hors de question que tu y aille seul … »

Sigoriv, baissant la tête de honte, se rappela les nombreux enseignements que lui procure son père depuis dés années. Un shirt bleu et un haut de la même couleur profonde bardé d’une ligne blanche, des gants noir et des bottes de la même couleur obscure. Sa tête cornue se relevant, il aperçu son père s’éloigner et, décidant de ne pas rester là, accéléra le pas pour le rejoindre.

Sympathique histoire
On t'emmeneras au krala ça te fera une partie a rediger^^

De retour chez eux, on ressentait clairement une atmosphère gênée, si ce n’était tendu. Le père du jeune téméraire se tenait droit, comme à son habitude, mais quelque chose était différent.
Le regard froid, dans le vide, fixant l’horizon à travers la fenêtre où les cristaux de givre du matin perlaient et, comme si elle était sous les ordres de la pesanteur, venait s’écraser dans une dernière explosion de lumière brillante sur le sol ou une feuille qui avait eu l’audace de ce trouver sur le chemin. Sigoriv, intimidé mais curieux, si risqua :

« Quelque chose te tracasse ? Demanda t-il d’une voix trahissant son anxiété.
-Que t’ai-je raconté sur ta naissance ? Dit le vieil homme tout en se retournant.
-euh… que mes parents, un milicien du château d’Amakna et une commerçante, m’ont abandonné pour faire je ne sais trop quoi… et que tu es mon père adoptif depuis ce jour.
-Et bien… Sache que la seule chose de vrai, c’est que je suis ton père adoptif…
-Qu… Quoi ?! »

Sigoriv, ne sachant pas s’il devait le croire ou non, était désemparé. Tout ce qu’on lui répète depuis maintenant 16 ans serait faux ? Son père était de nouveau occupé à regarder au loin, comme si ce qu’il venait de révéler était sans importance.

« … Et donc ? Dit-m’en plus ! Insista le jeune homme.
-Ta mère était certes commerçante… mais du genre, spéciale. Enchaina son père. Les commandes qu’on lui passait n’étaient pas de simples colliers ou encore moins de simples bibelots…
-Comment ça ?
-Elle parcourait le monde à la recherche d’artefacts aussi puissants que dangereux. Nombres de ces découvertes sont restées dans l’oubli car elle tenait à les garder secrètes. Elle était téméraire et grignotée par une curiosité assez énervante il faut le dire… tu lui ressemble beaucoup. Que cela soit tes cheveux d’un noir très prononcé ou tes yeux marqués de la couleur des plus bois, tu lui ressemble énormément.
-…
-Dés que tu sors pour allez je ne sais faire quoi, tu me rappelle ta mère.
-Et pour mon père ? dit Sigoriv d’un ton grave
-Ton père… pour être franc, je n’en sais absolument rien. Ta mère n’a absolument rien voulu me dire. Il faut dire que Saphira restait discrète sur toi et ton père…
-Saphira ?
-Oui, Saphira est le nom de ta mère.
-Mais que dois-je savoir d’autres ? C’est faible jusqu'à pré...
-Je te dirais le reste demain, dit-il en le coupant en pleine phrase.
-Fall, comment sait-tu tout ça ? Demanda l’anneau qui écoutait tout sans mots.
-Saphira me l’a dit de vive voix. Mais cessons de parler de ça, vous en saurez plus demain. »

Se retirant dans sa chambre, Fall donnait l’impression qu’il lui en coutait de révéler ces informations. C’était compréhensible après tout, il venait d’avouer qu’il avait menti à Sigoriv depuis le début.

« Sigoriv, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Tu veux le harceler encore longtemps ? Commença l’anneau
- Tu l’as entendu non ? Répondis le jeune osamodas. On n’en saura pas plus avant demain, alors autant attendre en s’occupant.
-Et tu propose quoi ?
-Et si on retournait dans la forêt ?
-T’aime les canidés toi… On dirait que le diner avec les mulous ne t’a pas suffit…
-Mais ça ne t’intrigue pas tout cette agressivité ? Ce n’est pas normal tout ça… on y retourne !
-Décidément, tu ne changeras pas… j’imagine déjà comment est ta mère… »

Et c’est en fermant la porte que Sigoriv eu une pensée pour sa mère. Une aventurière indépendante et courageuse. Quelles sortes de découvertes a-t-elle pu effectuer ? Un jour, lui aussi il le serait, un jour, lui aussi il voyagera. Et c’est sur le chemin de la forêt que sa passion pour les endroits inconnus et dangereux s’éveilla. Une passion qui restera ardente bien des années plus tard.